La Traversée d’une œuvre

Les tapis d’armes d’Adrien de Croÿ

L’auteur

Juriste de formation, Louis-Donat Casterman s’est toujours passionné pour l’histoire et le patrimoine de Tournai. Dans ses nombreux engagements, la médiation par l’écrit a représenté à ses yeux un objectif premier, depuis les textes rédigés pour les publications de l’association Pasquier Grenier jusqu’au solide ouvrage La sculpture gothique à Tournai. Splendeur, ruine, vestiges, édité au Fonds Mercator en 2018, qu’il a eu l’honneur de co- diriger  avec  son  ami  Ludovic  Nys.  Un  passage  par  l’ex-Commission  du  patrimoine culturel mobilier de la Fédération Wallonie-Bruxelles a été à l’origine de la présente étude, nourrie par son intérêt pour l’héraldique et l’emblématique, intérêt qui l’a amené à siéger au sein du Conseil d’héraldique et de vexillologie de la même Fédération.

​

Tamat

Institution créée en 1980, Tamat, le musée de la Tapisserie et des Arts textiles de la Fédération  Wallonie-Bruxelles,  a  pour  objet  de  valoriser  et  promotionner  l’art  de la tapisserie et la création textile contemporaine, ce qui en fait un centre unique en Belgique. Outre un patrimoine exceptionnel d’une dizaine de tapisseries de Tournai des 15e  et 16e  siècles, les collections témoignent de l’ancrage de l’art de la lice à Tournai et de son évolution des années 1940 à nos jours. Tamat accueille chaque année en son centre de recherche des créateurs amenés à concrétiser un projet artistique textile pluri- disciplinaire. Le musée dispose d’un atelier de conservation-restauration, d’un service de médiation et d’un centre de documentation et d’études spécialisé.

​

​

Les tapis d’armes d’Adrien de Croÿ

Tournai conserve depuis 1956 deux tapis aux armes d’Adrien de Croÿ, premier comte de Rœulx († 1553), acquis conjointement avec la province de Hainaut pour deux pièces similaires. Les tapis de Tournai ont été présentés lors d’expositions dédiées à l’ordre de la Toison d’or, ce qui se justifiait par la présence du célèbre collier dans la composition armoriale qu’ils arborent. Mais il y a aussi, en eux, une singulière dimen- sion emblématique qui dépasse leur seule vocation de montrance héraldique. Cette dimension, notamment liée à la présence de couleurs signifiantes et de la figure d’un dragon, était restée jusqu’alors non décryptée. Récemment mise en lumière, elle a justifié le classement en 2020 des deux tapis tournaisiens au titre de trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles.